Dans l’Église catholique, il n'y a pas de femmes prêtres. Chez les protestants, on trouve différentes options. Dans certaines dénominations, seuls les hommes peuvent devenir pasteurs. D'autres, au contraire, acceptent des femmes comme pasteurs. La plupart des dénominations rejettent l'idée de prêtres et d'évêques telle que pratiquée dans l’Église catholique. Certaines par contre ont des « bishops » (évêques) et d'autres encore des femmes évêques.

1. Différence entre pasteurs protestants et prêtres catholiques

D'une manière générale, les protestants mettent en avant le sacerdoce commun des fidèles. Cela signifie pour eux que tous les croyants sont égaux du fait de leur baptême et doivent se servir les uns les autres : ils doivent s'admonester les uns les autres (Rm 15, 14 ; Col 3, 16), se réconforter et s'édifier les uns les autres (1 Th 4, 18 ; 1 Th 5, 11), s'encourager mutuellement (He 3, 13), prier les uns avec les autres (Ep 5, 19), porter les fardeaux les uns des autres (Ga 6, 2), se dire la vérité les uns aux autres (Col 3, 9 ; Ep 4, 25), pratiquer l'hospitalité les uns envers les autres (1 P 4, 9), vivre en paix les uns avec les autres (Mc 9, 50), etc. D'où l'idée d'une responsabilité partagée par tous les fidèles. Cela n'exclut pas l'existence d'une fonction de pasteur, d'une personne parmi les fidèles qui conduit la prière, prêche et administre les sacrements.

Dans l’Église catholique, en plus du sacerdoce commun de tous les fidèles, il y a le sacerdoce ministériel. Les prêtres et les évêques sont un groupe à part à la tête des communautés chrétiennes : « Nous vous demandons, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui se donnent de la peine au milieu de vous, qui sont à votre tête dans le Seigneur et qui vous reprennent » (1 Th 5, 12)

Ne pouvant être partout, les Apôtres ont eu le souci d'organiser les communautés chrétiennes en désignant des « presbytres » ou « anciens » (en grec : presbyteroi) à leur tête, ainsi que des des « épiscopes » ou « surveillants » ou « évêques » (en grec : episcopoi), institués par l'imposition des mains qui sera appelé plus tard le sacrement d'ordre : « Ils leur désignèrent des anciens dans chaque Église, et, après avoir fait des prières accompagnées de jeûne, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient mis leur foi » (Ac 14, 23)

Les prêtres et les évêques catholiques sont des prêtres au sens de sacrificateurs, puisqu'ils célèbrent l'Eucharistie qui est un vrai sacrifice.

2. Le ministère des femmes chez les protestants

Dans le protestantisme, il n'y a pas d'unanimité quant à l'acceptation des femmes comme pasteurs. Ceux qui sont favorables au ministère des femmes pasteurs citent souvent les passages suivants :

  • « Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus » (Ga 3, 27-28)

  • « Alors Pierre prit la parole et dit : Je constate en vérité que Dieu ne fait pas acception des personnes, mais qu'en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable » (Ac 10, 34-35)

Mais le contexte de ces versets est une argumentation pour montrer que tout le monde peut être sauvé, qu'il soit Juif ou pas, homme ou femme, etc. Ces versets ne parlent donc pas spécifiquement de la fonction de pasteur.

Certains mentionnent le fait que les femmes aient été les premières au tombeau de Jésus et que Jésus leur envoie annoncer la Résurrection aux Apôtres (Mt 28, 9-10). Il y a aussi dans la Bible des femmes de renom telles que la prophétesse Myriam (Ex 15), la prophétesse Déborah, seule femme parmi les juges d'Israël (Jg 4), la prophétesse Anne, fille de Phanouel (Lc 2, 36). Le prophète Joël l'avait annoncé : « Après cela je répandrai mon Esprit sur toute chair. Nos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens, des visions » (Jl 3, 1) Mais le don de prophétie est certainement différent de la fonction de pasteur.

Les dénominations qui sont contre l'idée de femme pasteur convoquent les passages ci-dessous :

  • « Pendant l'instruction, la femme doit garder le silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de faire la loi à l'homme. Qu'elle garde le silence. C'est Adam en effet qui fut formé le premier, Eve ensuite. Et ce n'est pas Adam qui se laissa séduire, mais la femme qui, séduite, se rendit coupable de transgression » (1 Tm 2, 11-14)

  • « Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de prendre la parole ; qu'elles se tiennent dans la soumission, selon que la Loi même le dit. Si elles veulent s'instruire sur quelque point, qu'elles interrogent leur mari à la maison ; car il est inconvenant pour une femme de parler dans une assemblée » (1 Co 14, 34-35)

  • « Je veux cependant que vous le sachiez : le chef de tout homme, c'est le Christ ; le chef de la femme, c'est l'homme ; et le chef du Christ, c'est Dieu » (1 Co 11, 3)

Ces prescriptions, teintées de la culture juive de l'époque, font couler beaucoup d'encre et de salive, surtout dans un contexte de lutte pour « l'égalité des genres » et de promotion de l'apostolat des laïcs. Toujours est-il que dans les critères de choix des « anciens » (presbytres), il fallait être de sexe masculin et « mari d'une seule femme » (Tt 1, 6).

3. Pourquoi il n'y a pas de femmes prêtres dans l’Église catholique ?

L'absence totale de femmes prêtres dans l’Église catholique trouve son fondement dans l'attitude du Christ, qui, après avoir passé toute la nuit à prier, a choisi 12 personnes, tous de sexe masculin, pour être ses Apôtres. À ces douze, il donna le pouvoir de pardonner les péchés (Jn 20, 22-23) et de célébrer le sacrifice eucharistique (Mt 26, 26-28).

Les Apôtres à leur tour choisirent des collaborateurs (Ac 6, 5-6) et des successeurs, les « anciens » ou « presbytres » et les « épiscopes », tous de sexe masculin, à qui ils transmirent leur pouvoir par l'imposition des mains (1 Tm 3, 1-13 ; 2 Tm 1, 6 ; Tt 1, 5-9). Et depuis lors jusqu'à nos jours, il n'y a pas eu, dans l’Église catholique, de femme prêtre.

L’Église catholique se reconnaît liée par ce choix que le Seigneur lui-même a fait. C’est pourquoi l’ordination des femmes n’est ni possible ni envisageable.

Le fait que l’Église catholique n'admette pas de femme prêtre n'est pas une remise en cause des capacités intellectuelles de la femme. Jésus s'est fait chair sous la forme d'un homme et non d'une femme. On comprend alors qu'il ait souhaité que ses successeurs, ses représentants, ceux qui agissent à sa place comme prêtres soient aussi de sexe masculin.

Le Pape saint Jean Paul II indique que cette doctrine est définitive et irrévocable : « Bien que la doctrine sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes ait été conservée par la Tradition constante et universelle de l'Église et qu'elle soit fermement enseignée par le Magistère dans les documents les plus récents, de nos jours, elle est toutefois considérée de différents côtés comme ouverte au débat, ou même on attribue une valeur purement disciplinaire à la position prise par l'Église de ne pas admettre les femmes à l'ordination sacerdotale. C'est pourquoi, afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22, 32), que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église » (Jean-Paul II, Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis, n°4).


Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso)


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